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Publié le 29/03/2021

 

Sans but, la Niortaise Jeanne Golab n’a pas décroché

Jeanne Golab affiche toujours la même envie et motivation aux entrainements.

Quasiment privée de match depuis un an, Jeanne Golab continue de s’entraîner assidûment. La Niortaise âgée de 15 ans se raccroche notamment à la perspective de disputer les championnats de France jeunes en mai ou juin.
En un an, Jeanne Golab n’a disputé que deux rencontres par équipes au mois d’octobre. En individuel, la jeune pongiste âgée de 15 ans, n’a pas pu évoluer au niveau Nation 1 auquel elle venait d’accéder début 2020. Malgré la frustration, la Niortaise âgée de 15 ans, tente de garder le moral.
Un long déplacement pour rien à Pont-à-Mousson avait précédé le premier confinement. Quel souvenir en gardez-vous aujourd’hui?
Jeanne Golab: Ça parait loin, mais ça reste dans la tête, et même en travers de la gorge. Après cet épisode, j’ai beaucoup ressassé. J’étais soulagée, enfin, de monter en N1, j’avais enfin l’occasion de jouer à ce niveau. Il y avait de l’excitation, avant de jouer contre des filles plus fortes, sans pression. Au final, je n’ai pas eu cette chance.
Quel regard portez-vous sur cette année hors norme?
Lors du premier confinement, je pouvais m’estimer heureuse d’avoir pu continuer à jouer, et j’étais contente de maintenir à un certain niveau. Physiquement, ça va, mais mentalement, c’est le plus difficile. C’est dur de se dire qu’on ne va pas pouvoir atteindre les objectifs qu’on s’était fixés.
De quoi est fait votre quotidien aujourd’hui ?
C’est une routine. Après les cours (Jeanne est élève de seconde au Lycée Saint-André à Niort NDLR), je viens m’entrainer. L’esprit commence un peu à lâcher. Joueur tout e temps avec les mêmes personnes, c’est un peu lassant. Les matches contre Thomas (Bikindou) et Mathias (Golab), voire Alin (Bobonete) ou Nicolas (Dupuy), ce n’est pas la réalité des matches qui m’attendent contre des filles de mon âge. C’est autant plus difficile qu’on ne sait rien sur le futur et c’est parfois un peu déprimant car, pour nous, ce n’est pas qu’on loisir. On est dans une logique de compétition, et on s’entraine habituellement avec un but.
Du coup, vous demandez-vous pourquoi vous demandez continuez à vous entrainer ?
On ne s’entraine jamais pour rien. On apprend de nouvelles choses. Comme il n’y a pas de compétition, on a plus de temps pour essayer certaines techniques au service par exemple, qu’on ne pourrait pas se permettre habituellement. Le problème, c’est qu’on ne sait pas si cela fonctionnera en match. Après, comme il n’y a pas beaucoup d’activité, c’est une chance de pouvoir s’entrainer, se défouler.
Vous fixez-vous quelques objectifs, quelques challenges pour pallier le manque de compétition ?
Je suis une compétitrice, j’ai envie de garder certaines repères, de ne pas perdre l’état d’esprit. Alors, faires des matches, même si c’est tout le temps face aux mêmes personnes, ça fait quand même du bien. On fait aussi des choses ludiques pour se faire plaisir.
N’avez-vous jamais songé à arrêter ?
Le ping, c’est toute ma vie, j’en fais depuis que je suis petite. Toutes mes journées, je les finis à la salle. Tous les week-ends, normalement, je suis en compétition. Même les déplacements, le fait de devoir rattraper des cours parfois, font parties des choses qui manquent. Cette période me permet de me rendre compte à quel point j’aime ça. Si ce n’était pas le cas, j’aurais arrêté.
À quoi se raccroche-t-on quand on flanche mentalement ?
Tout le monde est dans la même situation. J’ai la chance d’avoir une famille de pongistes, mes parents comprennent ce qu’on vit, on peut en parler. On travaille mentalement, quand la compétition n’est pas là, cela laisse du temps.
En termes du niveau de jeu, ou en êtes-vous?
C’est complique à évaluer. Même si les entraineurs nous disent certaines choses, c’est en compétition qu’on peut savoir.
Comment envisage-vous la reprise de la compétition?
Tout est flou, mais j’essaye de me projeter un peu. Les championnats de France jeunes de l’an dernier pourraient être organises en mai ou juin. Cela me donne un réel objectif, et encore plus envie de me donner à fond. Ce reste hypothétique, mais je dois m’y raccrocher, car je n’ai rien d’autre.